Pour Catherine Cadol, danseuse, chorégraphe et professeure de danse, l’art doit servir un propos. Le travail qu’elle mène avec sa compagnie Ephata est profond. À travers le corps, elle tend à explorer le sacré, éveiller des consciences, témoigner de la richesse du passé et manifester son engagement. Histoire, devoir, mémoire, tolérance et bienveillance sont autant de valeurs qui jalonnent son parcours artistique. Témoin de son investissement dans le milieu de la danse, Catherine Cadol est par ailleurs membre du Conseil international de la Danse de l’UNESCO.
Catherine Cadol passe son enfance à Saint-Mandé. Elle commence la danse classique très tôt dans un centre de danse parisien, c’est à l’âge de 13 ans, qu’elle découvre la danse contemporaine. Selon elle, c’est une révélation. Danser pieds nus et libérer le corps la transporte. Elle explore déjà à ce moment-là, le côté sacré et la grande ouverture des possibilités de la danse contemporaine.
À l’âge de 18 ans, elle part aux États-Unis. Comme de nombreux danseurs français, elle recherche ce qui n’existe pas encore en France : l’effervescence du milieu de la danse. Elle emporte dans ses bagages le répertoire de toutes les écoles de danse de New York. Son envie d’émancipation et de découverte est grande. Elle suit des cours de Merce Cunningham et de Martha Graham, des danseurs et chorégraphes qui ne cessent encore à l’heure actuelle de l’inspirer.
À son retour en France, elle s’installe à Cherbourg. Elle y donne ses premiers cours de danse en 1981 dans son école baptisée « Danse plurielle ». Parallèlement, elle est engagée dans une compagnie de danse modern jazz. En 1993, elle monte Ephata, sa propre compagnie. Et c’est en 2001 que celle-ci se professionnalise avec la création de la pièce chorégraphique Les petites Haines inspirée des textes de Charlotte Delbo.
Profondément marquée par son expérience d’un an aux États-Unis, Catherine Cadol porte encore aujourd’hui la même énergie qu’il y a 40 ans. Elle souhaite toucher des êtres engagés qui se soucient de la mémoire et de l’histoire. Sa fascination pour le sacré l’amène à jouer dans des lieux qui portent une âme et une histoire : lieux religieux, lieux habités, monuments ou encore musées. Edith Stein, sa pièce théâtrale, chorégraphique et musicale dans laquelle elle tient le rôle majeur en tant que comédienne, a notamment été créée à l’abbaye de Ligugé, dans la Vienne.
Si Catherine Cadol est fortement influencée par les techniques de Merce Cunningham et Martha Graham, elle est aussi marquée par son apprentissage de la danse classique. Dans ses pièces chorégraphiques il arrive également que le texte ait une présence forte. Le répertoire chorégraphique de sa compagnie comporte ainsi une vingtaine de pièces liant danse, théâtre et musique. Ephata tourne particulièrement en France, en Suisse et en Belgique.