Pitchipoï

« Il y a des gens qui arrivent. Ils cherchent des yeux dans la foule de ceux qui attendent ceux qui les attendent. Il les embrassent et ils disent qu’ils sont fatigués du voyage. Il y a les gens qui partent. Ils disent au revoir à ceux qui ne partent et ils embrassent les enfants. Il y a une rue pour les gens qui arrivent et une rue pour les gens qui partent. il y a un café qui s’appelle « à l’arrivée » et il y a un café qui s’appelle « au départ ». Il y a des gens qui arrivent et il y a des gens qui partent. Mais il y a une gare où ceux-là qui arrivent sont justement ceux-là qui partent. Une gare où ceux qui arrivent ne sont jamais arrivés. Ou ceux qui sont partis ne sont jamais revenus. C’est là la plus grande gare du monde. La gare n’est pas une gare, c’est la fin d’un rail »

Ce texte de Charlotte Delbo, résistante déportée à Auschwitz en 1943 nous parle du voyage vers l’extermination de milliers de déportés. Devant l’insupportable condition de vie des migrants fuyant l’assassinat, la barbarie, j’ai voulu faire de ce texte une passerelle entre ces deux époques. Nous souhaitons mettre en avant l’importance de l’accueil des réfugiés, la lutte contre le racisme et l’antisémitisme et le combat quotidien pour dépendre les valeurs de la terre des droits de l’homme. 

Pitchipoï, le pays de nulle part.